Dans le cadre du procès qui oppose Google à Epic, la firme a admis appliquer des commissions réduites à certaines applications, dont Spotify.
Des accords privilégiés pour certains
Sur Android et iOS, Google et Apple imposent aux applications gérant les abonnements ou les achats in-app d’utiliser leur système de paiement respectif, que ce soit Apple Pay ou Google Wallet. Un service que ces géants de la technologie facturent à un prix élevé.
En théorie, sur Android, Google prélève 15 % du montant des paiements effectués via les applications. Cependant, dans la pratique, certaines applications réussissent à négocier des accords bien plus avantageux. C’est notamment le cas de Spotify, révélé lors du procès entre Google et Epic Games, comme rapporté par le site américain The Verge.
Lors de son témoignage dans le cadre du procès visant à réduire la prétendue “taxe Google,” Don Harrison, responsable des partenariats mondiaux chez Google, a confirmé un accord préférentiel avec Spotify. Selon cet accord, Spotify conserve 96 % du montant payé pour chaque abonnement via Google Wallet, tandis que 4 % sont reversés à Google. Ce taux avantageux contraste avec les conditions générales du Google Play Store, qui stipulent que les développeurs doivent reverser 15 % du montant “pour les produits sur abonnement à renouvellement automatique achetés par les abonnés, quels que soient les revenus générés chaque année par le développeur.”
Google a ainsi reconnu avoir conclu un accord privilégié avec Spotify en raison de la popularité mondiale du service de streaming musical. La crainte était que Spotify ne soit pas disponible sur Android ou qu’il propose, comme sur iPhone, un abonnement uniquement accessible via une page Web, excluant ainsi la possibilité de s’abonner via le Google Play Store.
Des accords bénéfiques pour les géants
Interrogé par The Verge, un porte-parole de Google a précisé les raisons de cet accord avec Spotify :
“Un petit nombre de développeurs qui investissent plus directement dans Android et le Play Store peuvent avoir des frais de service différents dans le cadre d’un partenariat plus large incluant des investissements significatifs et des intégrations de produit de différentes manières. Ces partenariats clés nous permettent d’amener davantage d’utilisateurs à Android et au Play Store en améliorant continuellement l’expérience pour tous nos utilisateurs et en créant de nouvelles opportunités pour tous les développeurs.”
Cependant, il est difficile de ne pas percevoir cela comme une forme de favoritisme envers un leader de l’industrie. En tirant profit de sa position dominante dans le streaming musical, Spotify bénéficie d’un accord réduisant ses frais sur le Google Play Store. En comparaison, un nouvel acteur avec des ressources limitées serait contraint de payer les 15 % de commission, constituant ainsi un obstacle financier considérable dans sa croissance par rapport au leader du marché.