Ce week-end, une tradition estivale de plus de trente ans invite les amateurs de curiosités célestes à observer les astres. Les Nuits des étoiles, étalées sur trois jours pour maximiser les chances d’apprécier un ciel dégagé, offrent cette année un nombre record de plus de 530 événements à travers tout le pays. Olivier Las Vergnas, président de l’Association française d’astronomie (AFA), souligne que cette ample participation est spécifique à la France, alors que cette manifestation annuelle très prisée a trouvé un écho au-delà des frontières.
Ces vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 août coïncident avec le pic d’activité des Perséides, une pluie d’étoiles filantes particulièrement lumineuses : environ une centaine de ces minuscules débris devraient se consumer chaque heure en pénétrant l’atmosphère terrestre. Cela offre autant d’opportunités de réaliser des vœux ! Pendant ce temps, la Lune se retirera en grande partie dans la nuit, créant des conditions propices pour profiter d’un ciel obscur et contempler la profondeur du firmament. Olivier Las Vergnas explique que lors des éditions précédentes, un quartier de Lune avait souvent été présent, ce qui réduisait la visibilité des étoiles filantes. Néanmoins, ces étoiles filantes ont toujours été les vedettes de l’événement depuis son commencement.
Cette année, l’événement se recentre sur les bases fondamentales : le thème des “poussières célestes” rassemble les rassemblements organisés dans plus de 410 communes françaises, répertoriés sur le site de l’AFA. À travers des ateliers et des expositions, le public pourra approfondir ses connaissances sur ces fragments rocheux présents partout dans l’Univers, notamment dans les nébuleuses, vestiges d’astres éteints et berceaux d’étoiles à venir. Les télescopes, mis à disposition par les clubs d’astronomie, permettront également d’observer et d’admirer ces phénomènes.
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Pas besoin d’être à la campagne
Pour une observation optimale des étoiles, il est possible de choisir un site recommandé par les passionnés ou de trouver un endroit à l’abri des lumières à proximité de chez soi ou de son lieu de vacances. Éric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur, mentionne qu’en France, il existe quatre réserves de ciel étoilé où des mesures ont été prises pour réduire la pollution lumineuse : les Cévennes, le plateau des Millevaches, le pic du Midi et le parc du Mercantour. Il encourage à profiter de ces opportunités. Il raconte son expérience : “J’ai donné une conférence il y a un mois dans les Cévennes et le ciel était vraiment incroyable.”
Même en milieu urbain, il peut y avoir de bonnes surprises à chaque coin de rue. Olivier Las Vergnas explique : “La qualité du ciel en général et la qualité locale peuvent varier. Dans une cour d’immeuble très sombre à Paris, il est possible d’observer de nombreuses choses, même si le fond du ciel n’est pas idéal.” Olivier La Marle, responsable du programme sciences de l’Univers au Centre national d’études spatiales (Cnes), partage une anecdote : “Il m’est déjà arrivé de vouloir profiter du ciel à la campagne, mais les conditions optimales n’étaient pas réunies en raison des lampadaires le long des routes.” Il conseille de repérer les sites d’observation la veille pour maximiser les chances d’une expérience réussie.
Une petite lampe rouge pour éclairer la carte du ciel
Afin de profiter pleinement du spectacle, il est important que les yeux s’acclimatent à l’obscurité. Se placer à distance d’une route évite d’attendre environ vingt minutes pour que les rétines retrouvent leur sensibilité après l’exposition aux phares des voitures.
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L’utilisation d’applications de smartphones pour se repérer dans le ciel peut sembler tentante, mais la lumière émise par le téléphone peut compromettre une observation optimale. Certaines applications, comme SkyView ou Stellarium, offrent un mode vision nocturne qui teinte l’écran en nuances de rouge, préservant ainsi la dilatation des pupilles.
Localiser les étoiles n’est pas si compliqué, et une carte du ciel traditionnelle peut être utile. Il existe diverses astuces pour l’éclairer : utiliser une petite lampe rouge, appliquer du vernis à ongles sur une ampoule blanche, fixer un papier de bonbon rouge, une feuille d’intercalaire ou du ruban adhésif de cette couleur sur la lampe du téléphone, par exemple. Ensuite, il suffit de lever les yeux vers le zénith pour admirer le spectacle.
Repérer le « triangle d’été », admirer le Scorpion, imaginer le trou noir…
Il ne faudra pas longtemps pour repérer Véga (de la constellation de la Lyre), Deneb (Cygne) et Altaïr (Aigle), les trois étoiles particulièrement lumineuses formant le “triangle d’été”. “C’est un bon point de départ. Le triangle d’été est facilement observable, haut dans le ciel, ce qui le rend visible toute la nuit. Si le ciel est suffisamment sombre, on peut même apercevoir la Voie lactée qui le traverse”, confirme Éric Lagadec.
Parmi les repères incontournables figurent la Grande Ourse et Cassiopée, une constellation en forme de “W” idéale pour guetter les Perséides. “Le Scorpion, avec son étoile rouge Antarès et les trois étoiles voisines qui forment ses pinces, est également assez bas et spectaculaire à observer”, ajoute l’astrophysicien. À proximité se trouve la théière du Sagittaire. Entre ces deux constellations se situe le cœur de notre galaxie, abritant le trou noir dont les images ont été publiées il y a quelques années. Bien sûr, bien que non observable, rien n’empêche de l’imaginer.
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