La Deutsche Bahn a récemment été critiquée par l’Office fédéral allemand des cartels, accusée de détenir un monopole des données. L’organisme de réglementation a reproché à la Deutsche Bahn de ne pas partager des données cruciales telles que les retards, les volumes de trafic et les changements de voies avec d’autres fournisseurs. Malgré cela, la Deutsche Bahn rejette ces critiques, affirmant que le partage des données est illégal et que l’importance des données de mobilité est surestimée.
Position dominante : L’Office des Cartels pointe du doigt les services de mobilité entravés
L’Office fédéral allemand des cartels estime que le comportement de la Deutsche Bahn équivaut à une exploitation de sa position dominante sur le marché. Un avertissement a été émis en avril de cette année, soulignant le fait que les données prévisionnelles liées à l’exploitation ferroviaire ne sont pas partagées avec des entreprises externes. Cette pratique, courante dans d’autres pays européens, permet aux services de mobilité externes d’émettre des prévisions sur l’accessibilité des correspondances et de vendre des billets pour des trajets intermodaux. Des services tels que Trafi et Reach Now sont particulièrement touchés. En Allemagne, ces services ne peuvent offrir une valeur ajoutée que s’ils incluent des informations de la Deutsche Bahn, ce que cette dernière rend impossible en ne divulguant aucune donnée. Cela avantage la Deutsche Bahn en incitant les utilisateurs à se tourner vers ses propres applications et sites Web, entravant ainsi les services externes.
Dans le cadre de sa campagne de modernisation et de numérisation, la Deutsche Bahn a décidé d’étendre considérablement le WLAN et de collaborer avec divers opérateurs de téléphonie mobile. Cependant, cette insistance à isoler ses propres applications peut être difficile à intégrer dans cette initiative.
Réponse de la Deutsche Bahn : Arguments contre l’avertissement de l’Office des Cartels
La Deutsche Bahn a répliqué à l’avertissement de l’Office des cartels en avançant deux arguments principaux. Premièrement, elle affirme que le partage des données serait illégal. De plus, elle remet en question l’importance des données en question, suggérant que les plateformes de mobilité n’en ont pas un besoin impérieux. La Deutsche Bahn prétend également que l’impossibilité de répercuter des réductions et des offres spéciales sur sa clientèle ne porte pas préjudice à ses concurrents, car selon elle, les prix ne sont pas un paramètre pertinent pour la concurrence sur le prétendu marché des services intégrés de mobilité.
Cependant, les objections de la Deutsche Bahn ne semblent pas convaincantes. Il apparaît clairement que l’exploitation d’un service de mobilité incluant tous les modes de transport essentiels est impossible sans l’intégration des données de la Deutsche Bahn. De plus, l’affirmation selon laquelle les prix ne jouent aucun rôle dans le prétendu marché des services de mobilité intégrés semble peu plausible, compte tenu de la sensibilité des transports publics aux prix, comme en témoigne la popularité du billet à 9 euros, par exemple. À ce stade, l’illégalité du transfert de données ne peut être évaluée en raison du manque d’informations complémentaires.
Une décision finale de l’Office des Cartels est attendue dans les prochaines semaines.