La Banque d’Angleterre rassemblerait une équipe de 30 personnes pour développer une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). L’équipe sera dirigée par le conseiller principal Huw van Stenis et se concentrera sur des questions telles que la conception, la gouvernance et la mise en œuvre. Mais 30 personnes pour une étude de faisabilité, c’est quand même beaucoup. Cela suggère que le projet est bien plus mature qu’on ne le pense.
Quelques postes vacants… mais ils se sont rapidement remplis!
Le Sunday Times a été le premier à signaler les postes vacants sur la page des carrières de la Banque d’Angleterre. Deux postes clés, Digital Pound Security Architect et Digital Pound Solution Architect, ont été rémunérés 90 000 € par an. Au moment de l’entretien, les deux offres d’emploi avaient été supprimées, il semble donc que le poste sera pourvu. Un magazine britannique parle même de pourvoir 30 postes, sans citer de sources.
La Banque d’Angleterre envisage certainement depuis un certain temps la possibilité des monnaies numériques et a publié un document de réflexion sur le sujet en mars 2020. Comme je l’ai signalé dans ma chronique, la consultation nationale a débuté en décembre dernier. Le document résultant de cette consultation décrit les différents avantages et risques potentiels de l’émission de MNBC. Cela inclut le potentiel d’une plus grande inclusion financière tout en répondant aux préoccupations en matière de confidentialité.
Cependant, la Banque d’Angleterre n’a pas tardé à suggérer que le Royaume-Uni n’émettrait pas de MNBC d’ici 2030. À première vue, la déclaration semble être faite pour étouffer les attentes plutôt que de nier l’existence du projet. Le travail de l’équipe devrait prendre des mois ou des années.
MNBC “en gros” ou livre sterling numérique ?
Ce qu’il faut savoir, c’est que la Banque d’Angleterre envisage deux types de MNBC : les MNBC « wholesale » pour les paiements entre intermédiaires financiers et eux, et les MNBC pour les paiements de détail. .
Une MNBC « de gros » vise spécifiquement à améliorer l’efficacité et la rapidité des règlements transfrontaliers de titres financiers. Les banques utiliseront donc des jetons numériques émis par la BoE pour faciliter les paiements entre les parties financières. Cette MNBC est actuellement testée par plusieurs banques centrales, dont la Banque de France.
Les livres numériques, en revanche, sont utilisées pour les paiements forfaitaires, transactions entre particuliers ou commerçants. Son objectif est de permettre aux particuliers d’effectuer des transactions électroniques plus rapidement, plus efficacement et de manière plus sécurisée. L’expérience est actuellement en cours dans toute l’Europe continentale, sous la direction de la Banque centrale européenne (BCE) et en collaboration avec les banques centrales de la zone euro, dont la Banque de France.
