La part des paiements en espèces a diminué au cours des trois dernières années en France, mais les liquidités continuent de résister, selon un rapport récent de la Banque de France (BdF). En 2022, la moitié des paiements ont encore été effectués en espèces. En comparaison, le volume des paiements électroniques via Internet s’est élevé à 146,9 milliards d’euros la même année.
Bien que les liquidités reculent, elles restent le moyen de paiement préféré des Français, malgré la diversité croissante des paiements électroniques, selon la Banque de France. Les pièces et les billets sont particulièrement populaires pour les achats dans les petits commerces, les supermarchés et les restaurants. Selon la Banque centrale européenne (BCE), en 2022, les paiements en espèces ont représenté 50 % de tous les paiements en France, devançant les cartes de crédit (43 %), les applications mobiles, les chèques et les virements. En 2019, avant la pandémie de COVID-19, les espèces représentaient encore 57 % des paiements, contre 68 % en 2016. La diminution des paiements en liquide en France est moins marquée que dans le reste de la zone euro, selon une étude de la Banque de France.
Parallèlement, les cartes bancaires continuent de gagner en popularité, notamment grâce à la technologie du paiement sans contact qui se démocratise. Les cartes bancaires représentent désormais plus de la moitié de tous les paiements scripturaux.
La crise sanitaire a également changé les habitudes de paiement des Français, qui se sont tournés davantage vers les paiements numériques. En 2022, 20 % des paiements ponctuels ont été effectués en ligne, contre 12 % en 2019, en particulier pour les achats essentiels. La Banque de France prévoit une croissance exponentielle des paiements mobiles sans contact dans les années à venir.
Les personnes ayant déclaré utiliser moins d’argent liquide (68 %) ont attribué cela à la facilité accrue des paiements électroniques depuis la crise
Malgré la concurrence sérieuse des paiements électroniques, 57 % des Français accordent encore une grande importance au paiement en espèces, soulignant deux avantages : un meilleur contrôle des dépenses personnelles et la protection de la vie privée.
Bien que leur utilisation ait diminué de 10 % depuis 2018, les distributeurs automatiques de billets (DAB) résistent toujours et ne sont pas encore sur le point d’être abandonnés. Les principales banques françaises, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Mutuel, ont décidé de mutualiser leur réseau de DAB afin de réduire leur nombre tout en garantissant une meilleure couverture du territoire, avec une attention particulière portée aux personnes handicapées. Les premiers guichets communs devraient être opérationnels d’ici la fin de l’année 2023.
La Banque centrale européenne préconise le maintien d’un accès adéquat aux liquidités, soulignant leur rôle important dans l’inclusion sociale des personnes vulnérables, telles que les personnes âgées et les personnes à faible revenu.
Ainsi, bien que la petite monnaie disparaisse progressivement, le paiement en espèces, en particulier les coupures moyennes (5, 10, 20, 50 euros), continue d’être largement utilisé et a encore de beaux jours devant lui.
