Dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques croissantes, les ingénieurs chinois redoublent d’ingéniosité pour contourner les restrictions imposées par les États-Unis sur l’accès aux technologies avancées en matière d’intelligence artificielle (IA). Grâce à une méthode surprenante, ils parviennent à exploiter les puissants accélérateurs IA de NVIDIA, malgré les efforts de Washington pour limiter leur accès.
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Contourner les sanctions américaines : la réponse créative de la Chine
Face aux restrictions commerciales et législatives imposées par l’administration de Joe Biden, la Chine ne se laisse pas freiner dans sa quête de leadership technologique. Depuis l’introduction des décrets visant à restreindre l’exportation de matériel IA vers Pékin, les ingénieurs chinois ont dû trouver des solutions pour maintenir leur compétitivité dans cette course mondiale. Leur dernière trouvaille consiste à contourner ces interdictions via une méthode astucieuse permettant de tirer parti des puces NVIDIA.
Alors que le gouvernement américain intensifie ses efforts pour limiter l’accès de la Chine aux technologies IA de pointe, les entreprises chinoises semblent toujours trouver un moyen de s’adapter. Cette fois-ci, elles ont choisi une voie innovante : louer la puissance de calcul au lieu de s’engager dans des achats directs, contournant ainsi les barrières imposées par les États-Unis.
Une nouvelle stratégie : la location plutôt que l’achat
Le prix des puces IA, telles que les modèles Hopper H100 de NVIDIA, atteint des sommets vertigineux sur le marché noir chinois. Pour répondre à cette montée des coûts, les acteurs chinois ont mis en place une solution plus abordable et tout aussi efficace : la location de puissance de calcul. Cette méthode leur permet d’accéder temporairement aux ressources nécessaires sans s’exposer aux risques et aux coûts élevés associés à l’achat de matériel physique.
Le Wall Street Journal a récemment mis en lumière le rôle essentiel joué par les courtiers internationaux dans cette pratique. Ces intermédiaires proposent aux entreprises chinoises de louer des capacités de calcul IA, permettant ainsi à celles-ci d’utiliser les puces NVIDIA pour leurs projets sans enfreindre directement les réglementations américaines. Les transactions se font souvent via des cryptomonnaies, ce qui garantit l’anonymat des parties impliquées.
Un entrepreneur australien au centre de la solution
Derek Aw, un entrepreneur basé à Brisbane, en Australie, est devenu une figure centrale dans cette nouvelle économie de location de puissance de calcul. Spécialiste du minage de Bitcoin, Aw a rapidement perçu l’énorme potentiel que représentait la demande croissante de capacités de calcul IA en Chine. Il a donc investi dans la création d’un centre de calcul massif équipé de puces NVIDIA H100.
Grâce à ses compétences et à son flair pour les affaires, Derek Aw a réussi à séduire les investisseurs et à attirer une clientèle chinoise désireuse de contourner les restrictions américaines. Il ne compte d’ailleurs pas s’arrêter là : en plus des H100, il prévoit déjà d’intégrer la nouvelle architecture Blackwell de NVIDIA à son offre, ce qui permettrait à ses clients d’accéder aux dernières innovations en matière de calcul IA.
La décentralisation de la puissance de calcul IA : une tendance globale
Bien que la Chine ait largement adopté cette approche, elle n’est pas la seule à profiter des services de location de serveurs basés sur des puces NVIDIA. Des géants de la technologie, tels que Microsoft et Google, proposent également ces services à des entreprises chinoises, utilisant des puces A100 et H100. Pour l’instant, ces pratiques sont conformes aux réglementations américaines, mais elles montrent à quel point le marché de l’IA devient global et décentralisé.
Dans cette course technologique, où les règles du jeu changent constamment, les acteurs du secteur trouvent des moyens toujours plus innovants pour tirer parti des ressources disponibles. Il semble que, dans ce jeu de cache-cache entre régulateurs et innovateurs, les frontières technologiques s’effacent peu à peu, et l’IA continue de franchir de nouvelles limites.